mercredi 14 septembre 2011

LA SOUFFRANCE N'EST PAS NÉCESSAIRE

À l'évidence, le tandem bonheur- souffrance, ou malheur-résilience fait des petits par les temps qui courent. C'est du moins ce que j'ai lu récemment sur les exploits et les états d'âme de personnalités du monde du sport. Dans le domaine de la course à pied, les noms de Scott Jurek, Frank Shorter et Billy Mills me sautent à l'esprit devant ces quatre valeurs ayant permis d'accoucher de grands exploits. Scott Jurek pour avoir trimé dur à des tâches d'adulte sans jamais sourciller,Frank Shorter pour avoir étouffé la douleur de l'enfant battu par un père adulé de tous et Billy Mills pour avoir conjuré le sort des Sioux de sa terre natale. Évidemment, si je les cite, c'est qu'ils ont accompli des exploits hors du commun. Jurek par ses Ultras Trails inégalés, Shorter pour la dernière médaille d'or olympique des États-Unis au marathon en 1972 et Mills pour son 10,000m d'anthologie à Tokio en 1964.

Il est vrai aussi qu'à chaque fois qu'on se sort d'un pétrin, le positif prend le dessus. Ou peut-être le positif s'est-il déjà immiscé quand l'adversité, l'infortune, l'épreuve nous accable. Ce serait à ce moment que le pendant sauveur, prend la relève sur le désastre et nous sort d'embarras.

Pour y voir plus clair, je m'attarde à deux points de vue différents sur la question. Un ami proche, issu d'une famille moyenne de la région du Bas Saint-Laurent, prétend que le fait d'avoir été choyé, suivi et encouragé durant son enfance, en ont fait un homme responsable, réaliste et prêt à faire face à la vie. Toutefois, en ce qui concerne les coups durs, c'est une autre histoire. Ce serait plus facile, à son avis de traverser les tragédies, maladies et autres catastrophes, si la vie ne nous a pas épargné en bas âge. Peut-être aussi que je distorsionne les propos de mon ami, mais en résumé, on aurait plus de chance d'être heureux, si la vie ne nous a pas trop épargné. Nous cultivons peut-être par manque, une admiration pour l'approche de l'autre.

De mon côté, je suis natif d'un milieu plus modeste,ayant connu des problèmes familiaux sérieux, voire alcoolisme, violence et cetera, je me qualifie à plein pour la résilience. Pourtant ma vision de la vie tire son essence beaucoup plus des encouragements et du désir passionné et irrrépressible d'agir. Lorsqu'il m'arrive d'imaginer un défi, c'est l'enthousiasme qui prend le dessus et la vision de l'accomplissement n'a de cesse qu'à l'aboutissement, peu importe les difficultés, obtacles ou écueils qui se présentent chemin faisant. Je dois nuancer cependant, car il m'est arrivé et il m'arrive encore d'arrêter avant la fin. Ce doit être une contradiction inhérente à ma manière d'être. Si la frénésie, l'ivresse de la réussite s'évaporent, alors l'énergie suit la même pente descendante.

À bien y penser, c'est l'action qui demeure mon leitmotiv. Pour moi le bonheur réside dans le chemin qu'on parcourt, plus que dans la destination. Alors quoi...

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