mardi 23 août 2011

Deuxième blog


 


 


 


 

Sortie captivante sous la canicule


 

De prime abord, c'est la pluie et les orages qui s'annoncent, du moins à partir de 11 :00h ce matin. Je jette un œil à l'horizon. Tout est beau, je me convaincs même d'une sortie facile, mais longue, car 2 heures trente, c'est quand même la plus longue d'EDLC depuis octobre 2010.


 

Le groupe se retrouve à Sainte- Catherine, ce qui rend la sortie presque exotique. L'accueil y est chaleureux, tout comme l'air ambiant, ce qui a l'heur d'en réjouir autant que d'en inquiéter. Je suis surpris quand arrive Akim, tout de noir vêtu, est-ce pour faire contraste, ou tout simplement par inadvertance qu'il se pointe ainsi parmi la mer de rouges écarlates, dominant l'entrée d'une belle demeure, face au fleuve. J'avoue que l'image est saisissante.


 

Les jeunes sont fébriles, ça se comprend, il fait chaud, c'est humide et on en a jusqu'à midi. Après un pep talk bien senti, on s'élance vers le circuit de la piste cyclable, elle-même longeant le fleuve. Tout va bien. Akim prend son air narquois, ce qui rend les kilomètres presque alléchants, tant ils passent fondus dans les blagues rythmées de notre futur marathonien, pour qui ça semble si facile. La chaleur, pas plus que la distance, ne semble avoir de prise sur la bonne humeur de notre groupe bien formé.


 

Pourtant, au bout de 90 minutes, quelques petits coincements se font sentir. On s'attarde un peu plus aux points d'eau. On vérifie le tempo presque aux cinq minutes. Akim commence à me parler de ses genoux. Alors, je lui suggère de faire des bouts sur le gazon. Sa solution à lui demeure toute simple. Il semble que c'est le ralentissement qui soit responsable de ces bobos. Alors il varie le rythme avec de petites accélérations et autant de ralentissements pour, il le faut bien, respecter le groupe. Il a bien compris que le salut est dans le groupe. J'avoue que sa détermination et son enthousiasme m'impressionnent grandement.


 

Nous continuons ainsi, jusqu'à ce qu'un des mentors se trouve en difficulté. Sans vivre un coup de chaleur, il commence à ressentir les désagréments d'un début de déshydratation. Le groupe donc, se charge de l'aider à finir dignement son périple, en alternant marche et course pour les derniers vingt minutes de l'aventure.


 

Nous aurons donc vécu une sortie magnifique, un pas de plus vers notre objectif ultime, soit le marathon de Montréal, le 25 septembre prochain.


 

jeudi 18 août 2011

Mes salutations à René Jarret

Je ne l'ai pas connu sous ce patronyme, mais bien comme Frère René. Nous sommes à l'été 1960 et ma vie s'aprête à prendre un virage déterminant. Dans ma tête de pré-adolescent, on a voulu m'inoculer le germe de la vocation de Frère des Instructions Chrétiennes, en m'appâtant avec la possibilité de suivre le cours classique.

Comme j'aime les études et que la maisonnée embaume l'eau bénite,  l'offre du directeur d'école s'avère plus qu'alléchante. En effet, la communauté consent à des tarifs réduits pour nous prendre mon frère et moi, comme pensionnaires au juvénat Jean de La Mennais à Laprairie. C'est un peu à demi conscient de la situation que j'ai accepté, mais qu'importe, une aventure se présente, pleine de promesses.

Nous sommes au printemps et comble de bonheur, on nous propose un séjour d'un mois dans un camp d'été à Saint-Michel des Saints. J'ai quand même un petit pincement à l'idée de laisser mes amis Yves, Marcel et André pour si longtemps, mais l'enthousiasme ballaie toute tristesse,  pouvant noircir le tableau ensoleillé de l'été qui s'annonce.

D'abord,  jamais je n'étais allé à Saint-Michel des Saints. Le maringuoins et mouches à chevreuil, m'y ont fait un accueil des plus ardants. Nous couchons sous la tente, ce qui titille en moi le potentiel de grand aventurier, à l'instar de mes ancètres. Tout m'attire, tout m'intéresse. Dès l'arrivée, à peine a-t-on défait nos sac-à-dos qu'on nous convie à une réunion nous détaillant le programme des vacances.

Il se décline en cours de dactylo, théâtre, natation, gymnastique, jeux de nuit, confection d'un herbier et j'en passe. L'atmosphère me pousse à tout essayer, tant il me tarde de m'y découvrir. Plus, un système est mis en place pour stimuler, le faut-il, les sceptiques devant les activités pas toujours évidentes pour les jouvenceaux que nous sommes. Une série de badges à gagner pour quiconque réussit les défis de contrôle pour chacune des disciplines concernées. Les badges pour moi, c'est comme l'écusson que porte fièrement le chevalier ayant accompli un geste héroïque.  Par exemple, au dactylo, après une initiation au doigté et un programme progressif de maîtrise de l'appareil, un test nous est offert, consistant à rédiger un court texte à l'aveugle. Le temps et les fautes faisant foi des réussites et échecs.

Pour ma part, c'est en gymnastique que j'ai lancé toutes mes énergies. Je suis ahuri de voir des matelas, un trampline et un cheval sautoir à l'orée du bois. Nous pouvons y gagner neuf badges, les dernières demandant force, agilité et une certaine prise de risque, exactement ce dont j'ai besoin.

À me grande surprise, tout ne se passe pas comme prévu. Je trouve le cheval sautoir beaucoup trop haut pour ma petite  taille et m'y butte durement à cinq reprises. C'est là que le frère René entre en scène. Si le cheval est trop haut pour ton gabarit, tu ne peux le changer, mais changer ton approche, me dit-il, d'un ton amical. En augmentant ta vitesse d'approche et ton angle d'attaque, tu vas pouvoir le dompter sans problème. J'y ai cru et mes réussites ont amorcé une spirale menant à la conquête des neufs badges en un temps record, m'indiquent-on par la suite.

Cette simple intervention du frère René a dominé le parcours professionnel de l'enfant que j'étais en 1960 et je tiens aujourd'hui à saluer cet homme modeste et aimant qui me sert encore de guide en2011.