dimanche 2 octobre 2011

SUR LA ROUTE: SURPRISE EN FIN DE PARCOURS!

SUR LA ROUTE: SURPRISE EN FIN DE PARCOURS!: Nous sommes le 25 septembre 2011, jour qu'attendent avec f�brilit� toutes les personnes impliqu�es dans le projet EDLC (�tudiants Dans La C...

samedi 1 octobre 2011

SUR LA ROUTE: SURPRISE EN FIN DE PARCOURS!

SUR LA ROUTE: SURPRISE EN FIN DE PARCOURS!: Nous sommes le 25 septembre 2011, jour qu'attendent avec f�brilit� toutes les personnes impliqu�es dans le projet EDLC (�tudiants Dans La C...

mercredi 28 septembre 2011

SURPRISE EN FIN DE PARCOURS!

Nous sommes le 25 septembre 2011, jour qu'attendent avec fébrilité toutes les personnes impliquées dans le  projet EDLC (Étudiants Dans La Course). Depuis octobre dernier, nos efforts convergent vers ce but ultime, ce défi lançé à une trentaine de jeunes issus de milieux pour le moins plombés, soit s'engager à courir le marathon de Montréal. Ce matin 18 d'entre eux ont tenu le coup. C'est à la fois pour eux un test suprême et un jour de fête, ouf!

Évidemment, ces jeunes ne sont pas laissés à eux-mêmes. En s'engageant, ils s'inscrivent à un programme et sont suivis tout au long du processus. Ce qui est fantastique, c'est la valeur du défi. Il est assez grand pour faire peur et oblige à une implication totale des participants pour y arriver. À quoi servirait de se lancer dans un projet facile qui en bout de ligne, n'aurait aucun effet sur le parcours de notre vie quotidienne. Alors, de savoir que moins d'une personne sur 1000 y parvient, encore moins chez les jeunes entre 15 et 18 ans, augmente l'appréciation de son accomplissement.

Lancé dans ce projet depuis octobre dernier, mon rôle de mentor trouve se justification dans l'accompagnement de Akim pour ces heures ultimes. Cette performance pour lui, revêt l'aspect d'une entéléchie. Franchir la ligne d'arrivée pouvant ouvrir la porte à une pléthore de réussites. Quel plaisir pour moi d'en être le témoin. Encore faut-il que je l'accompagne physiquement durant son exécution. Nous savons intuitivement que le marathon tire sa notoriété de la difficulté de la distance à parcourir. Il n'est pas seulement difficile, c'est un écueil, un tourment, la tarasque des temps modernes, curieusement issue de la Grèce antique.

Mais nous ne somme pas arrivés à ce dimanche 25 septembre peu préparés. Plus de 140 sorties, des courses tests de 5, 10, 20 km et un demi-marathon (PIKERMI), ont permis de construire la confiance nécessaire pour quiconque veut se présenter à la ligne de départ d'un marathon. C'est donc à la fois anxieux et excités que nous attendons le coup de départ sur le pont Jacques-Cartier. Akim bénificie d'une situation privilégiée, en ce sens que deux mentors se l'ont en quelque sorte approprié. L'un très performant et attentif, l'autre, moi, en l'occurence plus présent, parce qu'ayant plus de temps libre à lui consacrer, mais un ton en dessous, côté performance. Nous avons donc concocté un plan à trois, pour le fameux jour J. Nous partirons à 6:00/km, 6:15/km jusqu'au moins le 30ième km et après, on pourra s'ajuster en fonction des énergies restantes.

Voilà le coup de départ et la fête commence. Après quelques kilomètres marqués plus d'émotions que de rythme, nous entrons enfin dans notre vrai plan de match. Nous sommes une bonne douzaine dans notre bande rouge, marqués par le maillot caractéristique d'EDLC. Fiers que nous sommes de notre projet, nous ne manquons pas d'occasions de le scander à chaque fois que des spectateurs se manifestent  sur notre passage. Je cherche à m'ajuster à la cadence, mais aurait préféré m'isoler pour mieux entrer dans mon marathon. Mais attention, ce n'est pas mon marathon, enfin, oui un peu, je suis là en synchronie, en cortège, en garniture derrière l'exécution du défi ultime de Akim qui de son côté, tient bien le rythme.

Pourtant après un peu plus de 20km, Akim se plaint de douleurs aux genoux, mais ne ralentit pas pour autant. Il ajuste plutôt sa foulée et tout semble rentrer dans l'ordre. Pendant ce temps, c'est moi qui commence à montrer des signes d'inconfort et mes ajustements m'obligent à fouiller dans ma zone d'inconfort. Bien sûr, c'est quasi impossible qu'un groupe d'une douzaine d'individus voguent ainsi en synergie sans quelques aiguillons qui dépassent çà et là. Durant les entraînements, notre rôle de mentor consistait souvent à faire maintenir le rythme, pour le bénéfice de tous. Pourtant là, aujourd'hui il me semble qu'on doive s'accomoder de la relation privilégiée que chaque mentor a développé avec son mentoré. François semble s'envoler en avant du groupe, sans jamais devoir y ajouter d'effort. C'est alors que Jocelyn m'offre de l'accompagner à partir du 30ième, un peu comme pour le libérer de ses entraves. Voyant que Akim semble en plein contrôle, j'abonde en son sens et il en va ainsi.

J'ai très confiance au groupe dans lequel circule Akim, heureusement car quelques signes m'indiquent que je doive ralentir, si je veux rallier la ligne d'arrivée en un morceau. Je laisse donc s'éloigner mon groupe et cours seul un certain temps, jusqu'à ce que j'entende une voix familière quelques dizaines de mètres derrière moi. Il s'agit de Thierry qui ma foi, n'est pas dans sa meilleure journée. Bravo, nous piétinerons à deux. Bien sûr, pour lui comme pour moi, c'est encore affaire de compromis. Prendre le rythme de l'autre, imposer le sien, tout se fait dans la bonne heumeur, rassurés qu'ainsi nous vaincrons ces démons qui nous tiraillent et rendent les kilomètres si longs.

La surprise, car c'est là le sujet de mon billet, la surprise donc, arrive au 40ième km. Qui ne vois-je pas courir à contresens, Akim. L'air joyeux et pimpant, il me salue en me disant:" Yves, j'ai franchi la ligne d'arrivée, je suis un marathonien". Et là Thierry incrédule, lui demande: " Tu n'as pas reçu ta médaille".
-"Non, non, c'est avec mon mentor que je veux l'avoir". Jamais je n'aurais cru qu'un jeune'un jeune homme de 16 ans, pour qui c'est le premier marathon, s'inquiète ainsi, parce qu'il a dit qu'il s'inquiétait de ma situation, franchisse d'abord la ligne d'arrivée et rebrousse chemin sur deux km, pour courir les deux derniers km avec son mentor et cueillir enfin sa médaille.

Comme quoi la vie parfois nous réserve des surprises, là où on s'y attend le moins. La vie t'appartient Akim. Ce fut un privilège de te côtoyer.

mercredi 14 septembre 2011

LA SOUFFRANCE N'EST PAS NÉCESSAIRE

À l'évidence, le tandem bonheur- souffrance, ou malheur-résilience fait des petits par les temps qui courent. C'est du moins ce que j'ai lu récemment sur les exploits et les états d'âme de personnalités du monde du sport. Dans le domaine de la course à pied, les noms de Scott Jurek, Frank Shorter et Billy Mills me sautent à l'esprit devant ces quatre valeurs ayant permis d'accoucher de grands exploits. Scott Jurek pour avoir trimé dur à des tâches d'adulte sans jamais sourciller,Frank Shorter pour avoir étouffé la douleur de l'enfant battu par un père adulé de tous et Billy Mills pour avoir conjuré le sort des Sioux de sa terre natale. Évidemment, si je les cite, c'est qu'ils ont accompli des exploits hors du commun. Jurek par ses Ultras Trails inégalés, Shorter pour la dernière médaille d'or olympique des États-Unis au marathon en 1972 et Mills pour son 10,000m d'anthologie à Tokio en 1964.

Il est vrai aussi qu'à chaque fois qu'on se sort d'un pétrin, le positif prend le dessus. Ou peut-être le positif s'est-il déjà immiscé quand l'adversité, l'infortune, l'épreuve nous accable. Ce serait à ce moment que le pendant sauveur, prend la relève sur le désastre et nous sort d'embarras.

Pour y voir plus clair, je m'attarde à deux points de vue différents sur la question. Un ami proche, issu d'une famille moyenne de la région du Bas Saint-Laurent, prétend que le fait d'avoir été choyé, suivi et encouragé durant son enfance, en ont fait un homme responsable, réaliste et prêt à faire face à la vie. Toutefois, en ce qui concerne les coups durs, c'est une autre histoire. Ce serait plus facile, à son avis de traverser les tragédies, maladies et autres catastrophes, si la vie ne nous a pas épargné en bas âge. Peut-être aussi que je distorsionne les propos de mon ami, mais en résumé, on aurait plus de chance d'être heureux, si la vie ne nous a pas trop épargné. Nous cultivons peut-être par manque, une admiration pour l'approche de l'autre.

De mon côté, je suis natif d'un milieu plus modeste,ayant connu des problèmes familiaux sérieux, voire alcoolisme, violence et cetera, je me qualifie à plein pour la résilience. Pourtant ma vision de la vie tire son essence beaucoup plus des encouragements et du désir passionné et irrrépressible d'agir. Lorsqu'il m'arrive d'imaginer un défi, c'est l'enthousiasme qui prend le dessus et la vision de l'accomplissement n'a de cesse qu'à l'aboutissement, peu importe les difficultés, obtacles ou écueils qui se présentent chemin faisant. Je dois nuancer cependant, car il m'est arrivé et il m'arrive encore d'arrêter avant la fin. Ce doit être une contradiction inhérente à ma manière d'être. Si la frénésie, l'ivresse de la réussite s'évaporent, alors l'énergie suit la même pente descendante.

À bien y penser, c'est l'action qui demeure mon leitmotiv. Pour moi le bonheur réside dans le chemin qu'on parcourt, plus que dans la destination. Alors quoi...

mardi 23 août 2011

Deuxième blog


 


 


 


 

Sortie captivante sous la canicule


 

De prime abord, c'est la pluie et les orages qui s'annoncent, du moins à partir de 11 :00h ce matin. Je jette un œil à l'horizon. Tout est beau, je me convaincs même d'une sortie facile, mais longue, car 2 heures trente, c'est quand même la plus longue d'EDLC depuis octobre 2010.


 

Le groupe se retrouve à Sainte- Catherine, ce qui rend la sortie presque exotique. L'accueil y est chaleureux, tout comme l'air ambiant, ce qui a l'heur d'en réjouir autant que d'en inquiéter. Je suis surpris quand arrive Akim, tout de noir vêtu, est-ce pour faire contraste, ou tout simplement par inadvertance qu'il se pointe ainsi parmi la mer de rouges écarlates, dominant l'entrée d'une belle demeure, face au fleuve. J'avoue que l'image est saisissante.


 

Les jeunes sont fébriles, ça se comprend, il fait chaud, c'est humide et on en a jusqu'à midi. Après un pep talk bien senti, on s'élance vers le circuit de la piste cyclable, elle-même longeant le fleuve. Tout va bien. Akim prend son air narquois, ce qui rend les kilomètres presque alléchants, tant ils passent fondus dans les blagues rythmées de notre futur marathonien, pour qui ça semble si facile. La chaleur, pas plus que la distance, ne semble avoir de prise sur la bonne humeur de notre groupe bien formé.


 

Pourtant, au bout de 90 minutes, quelques petits coincements se font sentir. On s'attarde un peu plus aux points d'eau. On vérifie le tempo presque aux cinq minutes. Akim commence à me parler de ses genoux. Alors, je lui suggère de faire des bouts sur le gazon. Sa solution à lui demeure toute simple. Il semble que c'est le ralentissement qui soit responsable de ces bobos. Alors il varie le rythme avec de petites accélérations et autant de ralentissements pour, il le faut bien, respecter le groupe. Il a bien compris que le salut est dans le groupe. J'avoue que sa détermination et son enthousiasme m'impressionnent grandement.


 

Nous continuons ainsi, jusqu'à ce qu'un des mentors se trouve en difficulté. Sans vivre un coup de chaleur, il commence à ressentir les désagréments d'un début de déshydratation. Le groupe donc, se charge de l'aider à finir dignement son périple, en alternant marche et course pour les derniers vingt minutes de l'aventure.


 

Nous aurons donc vécu une sortie magnifique, un pas de plus vers notre objectif ultime, soit le marathon de Montréal, le 25 septembre prochain.


 

jeudi 18 août 2011

Mes salutations à René Jarret

Je ne l'ai pas connu sous ce patronyme, mais bien comme Frère René. Nous sommes à l'été 1960 et ma vie s'aprête à prendre un virage déterminant. Dans ma tête de pré-adolescent, on a voulu m'inoculer le germe de la vocation de Frère des Instructions Chrétiennes, en m'appâtant avec la possibilité de suivre le cours classique.

Comme j'aime les études et que la maisonnée embaume l'eau bénite,  l'offre du directeur d'école s'avère plus qu'alléchante. En effet, la communauté consent à des tarifs réduits pour nous prendre mon frère et moi, comme pensionnaires au juvénat Jean de La Mennais à Laprairie. C'est un peu à demi conscient de la situation que j'ai accepté, mais qu'importe, une aventure se présente, pleine de promesses.

Nous sommes au printemps et comble de bonheur, on nous propose un séjour d'un mois dans un camp d'été à Saint-Michel des Saints. J'ai quand même un petit pincement à l'idée de laisser mes amis Yves, Marcel et André pour si longtemps, mais l'enthousiasme ballaie toute tristesse,  pouvant noircir le tableau ensoleillé de l'été qui s'annonce.

D'abord,  jamais je n'étais allé à Saint-Michel des Saints. Le maringuoins et mouches à chevreuil, m'y ont fait un accueil des plus ardants. Nous couchons sous la tente, ce qui titille en moi le potentiel de grand aventurier, à l'instar de mes ancètres. Tout m'attire, tout m'intéresse. Dès l'arrivée, à peine a-t-on défait nos sac-à-dos qu'on nous convie à une réunion nous détaillant le programme des vacances.

Il se décline en cours de dactylo, théâtre, natation, gymnastique, jeux de nuit, confection d'un herbier et j'en passe. L'atmosphère me pousse à tout essayer, tant il me tarde de m'y découvrir. Plus, un système est mis en place pour stimuler, le faut-il, les sceptiques devant les activités pas toujours évidentes pour les jouvenceaux que nous sommes. Une série de badges à gagner pour quiconque réussit les défis de contrôle pour chacune des disciplines concernées. Les badges pour moi, c'est comme l'écusson que porte fièrement le chevalier ayant accompli un geste héroïque.  Par exemple, au dactylo, après une initiation au doigté et un programme progressif de maîtrise de l'appareil, un test nous est offert, consistant à rédiger un court texte à l'aveugle. Le temps et les fautes faisant foi des réussites et échecs.

Pour ma part, c'est en gymnastique que j'ai lancé toutes mes énergies. Je suis ahuri de voir des matelas, un trampline et un cheval sautoir à l'orée du bois. Nous pouvons y gagner neuf badges, les dernières demandant force, agilité et une certaine prise de risque, exactement ce dont j'ai besoin.

À me grande surprise, tout ne se passe pas comme prévu. Je trouve le cheval sautoir beaucoup trop haut pour ma petite  taille et m'y butte durement à cinq reprises. C'est là que le frère René entre en scène. Si le cheval est trop haut pour ton gabarit, tu ne peux le changer, mais changer ton approche, me dit-il, d'un ton amical. En augmentant ta vitesse d'approche et ton angle d'attaque, tu vas pouvoir le dompter sans problème. J'y ai cru et mes réussites ont amorcé une spirale menant à la conquête des neufs badges en un temps record, m'indiquent-on par la suite.

Cette simple intervention du frère René a dominé le parcours professionnel de l'enfant que j'étais en 1960 et je tiens aujourd'hui à saluer cet homme modeste et aimant qui me sert encore de guide en2011.